Mercredi, le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu a accordé une entrevue à Isabelle Maréchal à la station radiophonique 98,5 FM. Il a souligné que malgré les promesses du gouvernement Trudeau, la légalisation du cannabis, telle que celui-ci la conçoit, n’allait pas en encadrer correctement l’accès, lui faisant appréhender les impacts de cette substance sur la santé des jeunes.
En effet, à l’article 8 du projet de loi C-45 sur la légalisation du cannabis, on spécifie qu’« il est interdit à tout jeune d’avoir en sa possession une quantité totale de cannabis […] équivalant […] à plus de cinq grammes de cannabis séché ». Il n’interdit toutefois pas la possession d’une quantité totale de cannabis équivalant à moins de cinq grammes de cannabis séché.
Or, ce qui a véritablement choqué plusieurs personnes, dont le sénateur Boisvenu, c’est qu’un « jeune » est défini comme étant un « individu âgé d’au moins douze ans, mais qui n’a pas atteint l’âge de dix-huit ans ». En d’autres termes, si le projet de loi C-45 du gouvernement Trudeau passe tel quel, les jeunes de 12 à 17 ans pourront avoir en leur possession une quantité totale de cannabis équivalant à moins de cinq grammes de cannabis séché.
En novembre dernier, un député conservateur, Kerry Diotte, s’en était indigné : « La ministre de la Justice ne cesse de nous dire que ce projet de loi vise à garder la marijuana hors de la portée des enfants. […] Comment les parents vont-ils pouvoir dire à leurs enfants que la marijuana est mauvaise pour eux quand le gouvernement dit qu’il n’y a pas de mal à ce qu’un enfant de 12 ans en ait cinq grammes en sa possession ? »
La ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, avait justifié le choix de son gouvernement ainsi : « Rien dans le projet de loi C-45 ne rend légale la possession de cannabis par un jeune. En inscrivant cinq grammes dans le projet de loi, nous visons à trouver un équilibre entre la surcriminalisation des jeunes et la protection de leur santé et de leur sécurité par la restriction de l’accès. »
Mme Wilson-Raybould avait poursuivi : « Le projet de loi habilite les provinces et les territoires à mettre en place des mesures, comme elles le font pour le tabac et l’alcool, de sorte que les policiers puissent saisir le cannabis qu’un jeune a en sa possession, comme c’est le cas pour l’alcool et les cigarettes. »
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