ÉDITORIAL | La Chambre des communes s’est enflammée, mercredi dernier, alors que le chef de l’opposition s’est mis à talonner le premier ministre Justin Trudeau au beau milieu de l’après-midi. Andrew Scheer estime que l’« entente catastrophique sur l’ALENA » représente le « couronnement de l’année d’échecs du premier ministre » et il en a pour preuve toute une liste de concessions qui ont été faites au détriment du secteur automobile, des médicaments d’ordonnance et des produits laitiers.
Le chef de l’opposition talonne un premier ministre arrogant
Manifestement remonté contre l’arrogance de l’équipe libérale, M. Scheer a été jusqu’à affirmer que cette entente de libre-échange « est tellement mauvaise que le principal conseiller économique de Donald Trump a dit que le Canada avait donné [des concessions] généreusement ».
Laissant entendre que Justin Trudeau n’a jamais eu l’intention de véritablement protéger les intérêts commerciaux du Canada, il a poussé le premier ministre dans ses derniers retranchements en lui demandant pourquoi « n’a-t-il pas obtenu l’élimination des tarifs sur l’acier et l’aluminium pendant les négociations de l’ALENA ? »
Justin Trudeau dans un déni de réalité
Affichant une stature hautaine, le premier ministre Trudeau a tout simplement fait semblant d’ignorer le chef de l’opposition en s’adressant au président de la Chambre des communes, sans se retourner une seule fois pour faire face à son vis-à-vis du côté des sièges de l’opposition.
« Monsieur le Président, notre but premier, depuis le début des négociations sur l’ALENA, a toujours été de conclure un bon accord pour le Canada, et c’est exactement ce que nous avons fait », a lancé de manière laconique le premier ministre face à une opposition à qui il ne semble pas avoir compte à rendre.
Copieusement hué par les députés tories, M. Trudeau n’a pas hésité à marteler que « cet accord rend les règles plus justes pour l’industrie automobile […] et conserve la gestion de l’offre ». De telles affirmations, quand on sait que l’industrie automobile et la gestion de l’offre pour les produits laitiers ont été sacrifiées, équivalaient à jeter de l’huile sur le feu.
C’en était trop pour l’équipe conservatrice qui est littéralement sortie de ses gonds et le président de la Chambre des communs avait l’air d’un instituteur tentant de ramener à l’ordre une classe turbulente.
Sources de l’article : Parlement du Canada (15:00:11 à 15:07:08), Chambre des communes et Twitter
Source de la photo : DoD News, Flickr, CC BY 2.0