Le passage de la locomotive Empress 2816 à travers le Mexique avait tout d’un événement mémorable. À chaque halte, des familles entières se pressaient au bord des voies.
Le spectacle d’un train à vapeur, chargé d’histoire, attirait petits et grands. L’émotion dominait, entre admiration et nostalgie. Dans cette ambiance chaleureuse, personne n’imaginait qu’un drame allait bouleverser l’une des étapes du voyage.
À Huichapan, Dulce Alondra faisait partie des curieux venus admirer le convoi. Mère d’un jeune garçon, passionnée de voyages, elle tenait à capturer ce moment marquant. Son appareil photo à la main, elle s’est penchée, cherchant le bon cadrage. Mais la magie s’est transformée en horreur. La locomotive l’a percutée de plein fouet. Le piston l’a touchée à la tête, provoquant une blessure mortelle.
Ce jour-là, des appels à la prudence résonnaient parmi la foule. Certains ont crié, tentant d’alerter les plus proches des rails. Mais tout s’est joué en une fraction de seconde. Dulce gardait son enfant accroupi près d’elle, un geste protecteur qui en dit long sur son instinct maternel.
Les funérailles de la jeune femme ont profondément touché la communauté. Des vidéos ont circulé, montrant son cercueil entouré de proches, de fleurs, et de musique traditionnelle. Huichapan, marqué par la douleur, a salué la mémoire de celle qui ne cherchait qu’à vivre un moment d’émotion avec son fils.
Quand l’euphorie masque les dangers
L’empress 2816 incarne un symbole fort du patrimoine ferroviaire. Son passage devient rapidement un événement populaire. L’odeur du charbon, le sifflement de la vapeur, les vibrations du sol : tout contribue à l’enthousiasme collectif. Ce retour dans le passé captive les foules. Mais cette attraction grandissante entraîne aussi des comportements risqués.
À lireTragédie sur la N124 à Dému : un camion en flammes, le conducteur a perdu la vieTrop de spectateurs, emportés par l’excitation, oublient les consignes de sécurité. Certains franchissent les limites, uniquement pour capturer une image spectaculaire. Cette prise de risque, alimentée par la pression des réseaux sociaux, transforme parfois la fascination en imprudence.
Le gouverneur d’Hidalgo, Julio Menchaca, a pris la parole peu après la tragédie. Son message est sans détour : aucune photo ne mérite qu’on y sacrifie sa vie. Cette déclaration vise aussi bien les adultes que les jeunes, souvent incités à se rapprocher pour partager des images impressionnantes.
La mort de Dulce Alondra reste gravée dans les mémoires. Elle rappelle que la beauté d’un instant ne devrait jamais faire oublier la vigilance. Derrière chaque locomotive, chaque rail, se cache une force immense. Un simple écart, et le prix devient bien trop lourd à payer.