Ezra Klein a frappé fort en lançant son podcast avec une pointe d’ironie. Dans son anecdote, un complotiste meurt, pose une question à Dieu sur l’assassinat de Kennedy et obtient une réponse banale. Ce dernier, déconcerté, conclut : « C’est plus haut que je ne le pensais. » Cette image moqueuse reflète le paradoxe dans lequel Donald Trump se débat.
Pendant des années, il a nourri les récits les plus farfelus pour captiver sa base. Désormais, ces récits se retournent contre lui. Le scandale Jeffrey Epstein, loin de s’éteindre, revient hanter l’président. Chaque tentative de diversion semble renforcer la méfiance. La stratégie du chaos fonctionne… jusqu’à ce qu’elle vise son propre camp.
Un sondage récent de Reuters/Ipsos apporte un éclairage inquiétant : 69 % des Américains pensent que le gouvernement cache des noms impliqués dans l’affaire Epstein. Parmi eux, une large majorité d’électeurs républicains.
Cette tendance montre un profond malaise. Même ses partisans ne croient plus à la transparence des institutions. Et Trump, figure centrale de ces dernières années, porte une part de cette responsabilité.
Une vérité qui dérange jusque dans son propre camp
Les interrogations ne faiblissent pas. Comment Jeffrey Epstein a-t-il bâti sa fortune ? Pourquoi la surveillance de sa cellule a-t-elle échoué, malgré une tentative de suicide préalable ? Qui figurait parmi ses visiteurs ou bénéficiaires ? Ces zones d’ombre nourrissent un climat de suspicion générale.
Trump se retrouve dans une impasse. Longtemps, il a accusé un « État profond » d’être à la manœuvre. Mais lorsqu’il dirigeait ce même État, aucune révélation fracassante n’est venue appuyer ses accusations. Cela soulève une question logique : s’il détenait des preuves, pourquoi ne les a-t-il jamais publiées ?
À lireLa prédiction troublante de Baba Vanga sur Trump se réalise : sa jambe enfle, et ce n’est que le débutCe silence pèse lourd. Il affaiblit sa crédibilité et laisse place à toutes les spéculations. Certains y voient une volonté de protéger des alliés, d’autres soupçonnent un jeu plus complexe. Quoi qu’il en soit, la stratégie du secret renforce l’idée d’un système verrouillé, au détriment de la confiance publique.
Le scandale Epstein ne touche pas seulement des figures déchues ou lointaines. Il plane comme une menace directe sur des personnalités encore influentes. Et Trump, par ses liens passés et son rôle central dans la politique américaine, ne peut s’en extraire aussi facilement qu’il l’aimerait.
Les prochaines élections se joueront en partie sur la confiance. Et dans ce domaine, le mystère Epstein pourrait bien peser davantage que prévu. Car parfois, le plus grand danger ne vient pas de l’ennemi politique, mais des fantômes que l’on a laissé grandir dans l’ombre.