Gaza sous les bombes : une famille entière, dont une journaliste enceinte, perd la vie

Gaza sous les bombes : une famille entière, dont une journaliste enceinte, perd la vie

Gaza : une journaliste enceinte tuée avec sa famille dans une frappe aérienne.

Mercredi 23 juillet, une frappe aérienne a pulvérisé un appartement du quartier de Tel al-Hawa, au nord de Gaza. À l’intérieur, Walaa al-Jaabari dormait avec son mari Amjad al-Shaer et leurs cinq enfants. Cette journaliste palestinienne attendait un nouvel enfant. Aucun membre de la famille n’a survécu. Les secours ont également retrouvé trois corps carbonisés, impossibles à identifier.

Ce drame ne reste pas isolé. Les bombardements sur Gaza visent désormais des habitations entières. Des immeubles s’effondrent en quelques secondes, sans laisser de répit à leurs occupants.

La mort de Walaa al-Jaabari soulève une nouvelle fois des questions sur les choix tactiques de l’armée israélienne. Les journalistes, bien que civils, ne semblent plus protégés.

Depuis le début de l’offensive, les chiffres révèlent l’ampleur du désastre. Plus de 59 100 personnes ont perdu la vie. Près de la moitié étaient des femmes ou des enfants. Les hôpitaux, débordés, enregistrent également des morts causées par la malnutrition. Le blocus en place rend toute livraison de nourriture, de carburant ou de médicaments presque impossible.

Des accusations qui se multiplient

Face à cette situation, le Bureau des médias du gouvernement de Gaza (GMO) ne reste pas silencieux. Il dénonce un acte prémédité. Pour cette instance, la frappe qui a tué Walaa al-Jaabari ne relève pas du hasard.

Le GMO parle d’un meurtre ciblé, orchestré dans un contexte de répression assumée. Selon lui, il ne s’agit pas d’un événement isolé, mais d’une stratégie construite.

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Les accusations visent aussi les alliés d’Israël. Pour les autorités gazaouies, ceux qui soutiennent militairement ou politiquement cette campagne portent une part de responsabilité. Le mot « complicité » revient souvent dans les déclarations officielles. Dans leurs discours, les dirigeants locaux pointent un silence international perçu comme un feu vert implicite.

Alors que les chiffres continuent de grimper, les regards se tournent vers les institutions internationales. Les ONG présentes sur le terrain évoquent un quotidien infernal, rythmé par les alertes, les enterrements et les pénuries. La liberté de la presse, elle aussi, semble menacée. Walaa al-Jaabari n’était pas la première journaliste tuée, et rien n’indique qu’elle sera la dernière.

Le bilan humain s’alourdit jour après jour, sans qu’aucune perspective d’apaisement ne se dessine. Le nom de Walaa al-Jaabari s’ajoute à une liste déjà longue, celle des civils pris dans la violence d’un conflit qui ne cesse d’engloutir des familles entières.